17/04/2014

plus que 5 jours sur Kiss Kiss pour aider Philippe Pierlot !

Régalez-vous, régalez-le !


Plus que 5 jours sur Kiss Kiss Bank Bank, pour pouvoir aider Philippe Pierlot à publier son nouvel ouvrage "trouvailles et destins des grands joueurs d'échecs du passé".

5756 € déjà récoltés sur un objectif de 4500 €, le livre sera édité ! 90 KissBankers au 17 avril 2014 (dont Elfanch !)

A vous de voir si vous aussi, vous désirez être "partenaire".

Philippe Perlot raconte :
QU'EST-CE QU'ON GAGNE ?
Quelle épreuve que d'avoir son enfant dans une compétition d'échecs !
Je sais de quoi je parle, j'en ai eu plein, d'enfants et de compétitions... Ce que l'on ressent, en assistant, impuissant aux efforts désordonnés de son petit face à un adversaire pour lequel on n'a pas d'affection particulière, est parfois une torture.
 
Notre enfant doit gagner, non pas parce qu'il est le plus fort, mais il doit gagner avant tout car il est notre enfant. On ne se trompe pas de contexte, là ? Bon, je dois avouer que les premières années, ma petite fille, devenue très grande maintenant, était, aux échecs l'objet de tous mes encouragements. Ayant beaucoup pratiqué le sport dans ma jeunesse, je savais de manière catégorique, que l'on gagne un plus souvent quand on est supérieur à l'autre dans la discipline pratiquée. Mais bon, c'était ma petite fille quand même.
 
Elle méritait de gagner, parce qu'elle était merveilleuse, qu'elle faisait beaucoup d'efforts et qu'elle jouait bien aux échecs.
- L'autre aussi ?
- Mais voyons, ne compliquez donc pas tout !
 
Elle devait aussi gagner (je n'ai pas dit vaincre, hein !) car comme ça, on pouvait faire la fête. Après l'épreuve, on pouvait se relâcher, se remémorer en rigolant les petites péripéties du parcours. Comme c'était bon !
- Et l'autre, ce n'est pas triste pour lui ?
- Mais vous allez arrêter de tout mélanger ! On ne parle pas de ça, là...
 
Elle avait aussi pour mission de gagner (je n'ai pas dit tout écrabouiller, hein !) afin de rendre heureux les gens qui l'aimaient et qui l'accompagnaient. Oui, quoi, on prenait du temps pour aller la soutenir et l'attendre des journées entières dans les championnats de France et d'Ile de France... Et souvent, on n'avait rien d'autre à faire. Donc, on ne voulait pas repartir sans rien.
- Et les autres parents, ceux des petits qui ne gagnent pas ?
- Il faut des gagnants et des perdants ! Ils doivent comprendre qu'eux aussi gagneront peut-être un jour...
 
Enfin, elle devait gagner (Je n'ai pas dit atomiser tous les autres enfants, hein !) pour qu'on soit les plus fort, qu'on nous remarque, qu'on nous envie et qu'on nous respecte. Ainsi, les gens nous reconnaissaient, ils chuchotaient avec déférence à notre passage, et ils nous disaient bonjour avec de grands sourires.
- Ces gens-là, ne sont-ils pas envieux, jaloux ?
- Mais non, quelle idée ! Ils sont heureux pour nous, tout simplement ! Ils nous envoient des petits bouquets de bonheur quand on les croise...
 
Et puis j'ai compris. Assez vite d'ailleurs. J'ai compris qu'il fallait un peu mieux réfléchir à tout ça.
Que ce qu'il y avait de formidable, c'était de serrer ma fille dans mes bras quand elle gagnait. Que lorsqu'elle venait de se prendre un mat du couloir dans une partie gagnante importante (Hé oui), c'était aussi de la serrer en larmes dans mes bras en lui disant avec sincérité que ce n'était pas grave. Que lorsqu'elle avait la trouille, je pouvais encore la réchauffer dans mes bras, lui dire de faire du mieux qu'elle pouvait et qu'après, on irait manger ensemble au restaurant. Et comme tous mes autres enfants ont aussi joué tout plein de tournois d'échecs, nous sommes allés de nombreuses fois nous régaler. Ha ! ça, c'était vraiment le meilleur ! Et maintenant, quand on en reparle, ce ne sont plus tellement les performances sportives, un peu floues, qui ressurgissent, mais les restaurants, les hôtels, la plage d'à côté, les copains et les rigolades. Le plus important, quoi !

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