Vite, vite, la prochaine ronde arrive
bientôt et le CR n'est toujours pas paru... Ce serait ballot de ne
pas relater ce 2e week-end de nationale 2 tant il fut riche en
émotions.
Allez, un petit effort d'imagination,
et on se replonge 2 semaines en arrière (vous savez quand les rennes
de Canal Plus n'envahissaient pas encore votre écran et que les
luminaires des Galeries Lafayette ne consommaient pas encore autant
d'énergie qu'une ville de province un soir de grand froid).
Pour cette 2e étape de N2, ce sont à
nouveau 2 équipes du Nord que l'on s'apprête à affronter. Cambrai
d'abord, Arras ensuite. 2 gros morceaux de la poule, encore, vivement
2014 pour qu'on ait un ou deux matchs en tant que favoris ça nous
changera.
Samedi, rendez-vous chez Vincent
d'Indy, que seuls les initiés peuvent connaître, qui nous accueille
finalement dans notre salle habituelle. Bébé Woody a su négocier
ferme avec Jojo du Tarot, qui le sommera de terminer ses parties pour
20h avant que son tournoi ne commence. Fidèle à son habitude, le
Président promet monts et merveilles et s'engage sur un délai tout
à fait incertain avec son sourire ravageur et ses arguments à
tiroir qui donneraient des nœuds au cerveau aux plus brillants de
nos énarques. J'amène quelques rafraîchissements afin de détendre
l'atmosphère : Bébé Woody et le Redoutable sont ravis, nos
hôtes nordistes sont moins enthousiastes. On est un peu déçus de
ne pas pouvoir trinquer ensemble avant le début de la ronde mais
qu'importe, on se rattrapera après.
Avant de lancer la ronde, Alban
récupère son maillot. Pas de Bilbo pour le bonze mais un canari
comme totem pour rappeler ses attaches nantaises. Manouk quant à lui
hérite du drapeau hélvète, lui qui une nouvelle fois accepte de
prêter main forte à l'équipe pour ces rencontres à haut risque.
Sur le papier, ça se présente plutôt
mal. A part pour Marianne. Elle qui a eu le courage de respecter ses
engagements échiquéens malgré la charge de travail universitaire
qui la guidera un jour dans les pas du maître Calistrix, se verra
récompensée par un appariement clément et la victoire la plus
rapide de la saison. Mat au 6e coup, difficile de faire mieux... et
plus esthétique !
Pour nous autres, c'est une autre
histoire. Le capitaine m'a mis à la table 1 pour affronter Wantiez.
Le choix d'une sous-variante bien préparée dans l'ouverture me
donne une position agréable, et, pour une fois, je ne suis pas mal
au temps. Au 2, Cambrai aligne Houriez, un des meilleurs de sa
génération. Sauf qu'en face, c'est Michel le ninja, LE meilleur de
sa génération. Vif comme l'éclair, agile comme un rom dans un
poulailler, il a chaussé ses tabi traditionnels en peau de cobra et
engage le combat dès l'ouverture, perdant son adversaire dans les
dédales de sa fidèle Tchigorine.
Bien que totalement perdu lui-même, il se convainc d'avoir un plan et tente de coordonner ses forces après l'échange des dames. Houriez, aveuglé par tant de ruse, tarde à reprendre ses esprits et comprend un peu tard que la solution passe par le centre et les cases blanches. Michel a déjà eu le temps de se développer, et le vrai combat peut commencer, à armes égales (mais avec l'avantage des tabis pour le ninja).
Au 3, le Prince Manouk joue sa
spéciale. Très concentré pendant toute la partie, on le sent à
l'aise et progressivement son adversaire lâche quelques cases,
échange quelques bonnes pièces, et les blancs prennent l'ascendant.
La lame alsacienne est au 4, et rentre
dans une sorte de Panov en étant parti d'une sicilienne alapine. On
sent rapidement que cette variante n'est pas sa tasse de thé, lui
qui ne se précipite pas pour reprendre le pion d5. Certes le pion
est doublé, mais il est en plus, bien défendu, et empêche
« légèrement » les noirs de respirer. La donne est
claire, soit il le récupère prochainement et la partie sera
ouverte, soit les blancs digèrent le pion et le Stahl dans le même
temps.
Alors que la lame est au plus mal, un
cours d'art dramatique, ou de danse contemporaine, ou sans doute un
peu des deux, prend place dans la salle avoisinante. Et tout à coup,
« MAMAAAAN ! », la folie s'empare de la pièce. Terrifiée
à l'idée de perdre de vue sa génitrice, l'actrice nous hurle tout
son amour pour sa mère et tente de déstabiliser nos adversaires. A
de nombreuses reprises, les joueurs seront partagés entre
exaspération, effarement et fous rires devant tant de démonstration
de joie et de haine à quelques mètres de nous.
Au 5, Gammon aussi joue une sicilienne,
cette fois-ci côté blanc. Il donne un pion pour la paire de fous.
Ça a l'air bon, les blancs attaquent et le pion sera long à
valoriser. Face à un adversaire à sa portée, on croise les doigts,
ça peut le faire.
A l'échiquier n°6, Dédé la
ferraille est dans son élément. Aussi à l'aise dans sa philidor
qu'à l'arrière de sa fourgonnette, Dédé déroule et égalise les
doigts dans le nez. Mais on le sait, entre l'ouverture et la finale
les dieux ont placé le milieu de jeu. Les blancs, malgré quelques
coups sans grande ambition, gardent toute la tension et dans la
position ci-dessous, Dédé va progressivement flancher.
Craignant une intrusion des poneys
blancs, qu'il n'aurait pas reniée en d'autres circonstances, Dédé
commence à s'affaiblir à l'aile roi. Ça commence par g6. Les
blancs en profitent immédiatement par Fh6, et c'est alors que la
formation d'ingénieur en informatique de Dédé refait surface.
Sentant qu'il perd le contrôle de la situation, son organisme lui
ordonne de relancer la cession. Reboot. S'ensuivront dans l'ordre
Ff8, Cg8, Dd8, et alors que la réinitialisation atteignait les 75%
(ne manquant plus que Cb8 et Fc8), le cheval de Troie des blancs
s'est déjà propagé. La position noire est corrompue, et Dédé
doit rendre les clés du van. Une défaite amère tant le début
était prometteur, et qui permet à nos adversaires du jour de
recoller au score.
Enfin, Alban fait honneur à son
nouveau maillot à l'échiquier 7. Tel un Kramnik des grands soirs,
il nous joue la catalane comme un chef. Grâce à un coup aussi
puissant qu'inattendu (Cd6!), il prend l'avantage dès la sortie de
l'ouverture. Grosse activité des fous, lignes ouvertes,
transposition en finale avec une pression désagréable à l'aile
dame, ça sent le point tranquille.
A l'approche du zeit not, ça se
décante par endroit et ça déchante à d'autres. De mon côté,
j'ai la possibilité de prendre un gros avantage. Il suffit pour cela
de prendre gentiment un pion à mon adversaire. C'est alors qu'à
l'encontre de tous mes principes, je décide de laisser la vie sauve
au fantassin pour créer quelques menaces tactiques. Mal m'en a pris.
Mon adversaire trouve les coups justes en défense, et m'achève
grâce à une jolie pointe. Les noirs jouent et gagnent !
(les plus courageux pourront également chercher la contre-pointe
blanche qui permet de réduire les pertes matérielles, sans
toutefois sauver la partie...)
De son côté le Stahl non plus n'est
pas à la fête. Lui qui a tant besoin d'espace, de tactique, le
voilà contraint à la passivité pendant de longues heures, et il
finira par céder sans avoir vraiment commencé à jouer.
Ça commence à faire lourd, et ce
n'est malheureusement pas fini. Alban n'a pas réussi à concrétiser
son large avantage et se retrouve dans une position inférieure. Le
match n'est pas encore perdu, mais à 4-1 contre nous ça s'annonce
mal. En fait ça s'annonce carrément perdu, puisque Gammon
n'arrivera jamais à regagner son pion de moins. Il jouera avec
panache une finale F+T+p contre C+T+3 pions afin de montrer à son
adversaire qu'un canaliste meurt mais ne se rend pas. Il meurt quand
même, et ça fait 5-1 pour nos adversaires.
Il ne reste plus que le soldat Manouk
et Michel le ninja pour redorer le blason du Canal. Manouk a fini par
gagner un pion et tourne tranquillement autour de son adversaire.
Pensant avoir trouvé la faille, il force les événements et à la
suite d'une petite erreur de calcul, doit transposer dans une finale
T+2P contre T+3P complètement nulle. Il jouera pour la forme, mais
le nordiste tient bon et ça fait 5-1.
Tout le monde regarde donc avec
attention la table 1, certains avec l'espoir que notre champion
l'emporte, d'autres avec la hâte que cette partie en finisse pour
qu'on aille boire un verre. Nous avions laissé la position de Michel
avec quelques trous, nous la retrouvons plutôt solide, les noirs
ayant fini par contrôler l'avancée des blancs au centre. Et alors
que tout semble s'aplanir et que son jeune adversaire en profite pour
lui proposer nulle, Michel le ninja décoche sa flèche fatale.
F*g3 ! Avec ses tours doublées sur la colonne e et la tour
blanche en e1 défendue par la Td1 et le Rf2, ce dernier coup vient
subitement créer une surcharge sur le roi blanc qui doit abandonner
le navire et la qualité.
S'ensuivra une longue finale menée de
main de maître par Michel (ça sent bon la grosse moustache et la
pipe quand même ce Michel le ninja, on le voit bien donner des
werther's original à son mioche au coin du feu), un peu aidé par
son adversaire qui au lieu d'aller défendre son ultime pion ira
docilement se tisser un réseau de mat confortable pour son roi.
Allez, ça y est, le calvaire se
termine. Un 5-2 plutôt mérité, face à une équipe plus réaliste
que la notre qui n'aura pas su profiter de situations intéressantes.
Comme à mon habitude j'ai du m'éclipser rapidement, pour aller
porter ma poisse à l'équipe de France face à l'Afrique du Sud. La
soirée s'est prolongée chez Gudule pour les autres, et cette
fois-ci Stahl est rentré en transports en commun, ouf.
Fin du premier acte
Le
lendemain matin, rendez-vous place Daumesnil à 10h et départ pour
le Nord. Dédé a ramené sa fourgonnette, nettoyée pour l'occasion,
et c'est El Solapado qui conduira la 2e carriole. Les équipes se
séparent, c'est parti pour 2h de route. Je prends place sur la douce
banquette arrière de Dédé, très en forme durant tout le voyage,
qui nous parlera de ses expériences diverses et variées avec son
vocabulaire toujours si attendrissant et imagé.
Pour le
déjeuner, nous avions prévu d'aller manger local. Après la
choucroute de Saverne, dont Mike se souvient encore, nous options
donc pour la pataterie « La Patatière ». Avec des
patates que t'en as jamais vu des pareilles. Grosses comme des
patates douces.
Tout le
monde est très chaud pour manger local, sauf Manouk qui décide de
prendre une salade de patate pour faire régime. D'ailleurs il a été
coupé au montage sur la photo. Pas assez de gras dans l'assiette.
Après
avoir ingurgité suffisamment de calories pour tenir jusqu'au
week-end suivant, nous faisons notre petite marche digestive vers le
club d'Arras. Et ils nous attendent de pied ferme les bougres.
Malgré une équipe quasi-complète de notre côté, nous sommes une
nouvelle fois derrière sur le papier. La tâche s'annonce difficile
pour Stahl, Marianne et moi, mais pour une fois que la plupart a pris
son maillot, on se sent pousser des ailes.
De
nouveau au premier échiquier, je joue un adversaire à qui je rends
140 points avec les noirs. Vu mon départ calamiteux en championnat,
je n'ai pas grand chose à perdre. Mon adversaire joue extrêmement
vite, et se retrouve avec 1h36 à la pendule au 13e coup, alors que
j'ai déjà utilisé 40min. Je trouve ça un peu vexant, et décide
alors de sortir la carte « prépa » avec un petit
sacrifice de pion positionnel. Mon adversaire s'emmêle les pinceaux,
oublie certains coups intermédiaires, et se plonge dans une longue,
très longue réflexion... Non mais.
Au 2,
Mike a rangé sa tenue de ninja au vestiaire et sorti son polo de
rigueur. Opposé à un adversaire redoutable, il joue le jeu de la
course à la nouveauté théorique et se fait rapidement prendre au
piège par son adversaire.
Dans
cette position originale tirée d'une française, les noirs vont
jouer F*b4 ! Sacrifiant 2 pièces pour la tour et 2 pions, plus
l'initiative. Un excellent choix pratique validé par la bête, qui
plongera Mike dans une longue réflexion quant à la réorganisation
de ses forces. La position restera équilibrée pendant quelques
coups, mais jusqu'à quand ?
Au 3e,
Manouk a les noirs. Encore une anglaise. Décidément, il y est
abonné cette année. Son adversaire ne semble pas avoir d'intentions
très belliqueuses (en même temps il joue l'anglaise, hein, enfin
j'me comprends), et comme lors de la première ronde, ça louvoie pas
mal de part et d'autres de la chaîne de pions, ce qui n'est pas pour
déplaire à Manouk passé maître dans l'art de tricoter en espaces
restreints.
Sur
l'échiquier de la Lame, ça chauffe dès le départ. Une française
de rêve pour les blancs. Le genre de position qu'il ne vaut mieux
pas avoir contre le Stahl. Le roi en ligne de mire des pièces
blanches, aucun contre-jeu pour les noirs, aucune autre perspective
que l'attente de l'estocade. Un lapin pris dans les phares du pick up
alsacien. Le choc va être brutal, pas un spectacle pour Bilbo. La
Lame place lentement ses pièces en position, prêtes à bondir, et
la position noire tombe en lambeaux. Alors que tout le monde se masse
autour de la table, sentant l'odeur du sang, le Stahl se plonge dans
une longue réflexion. Mais à quoi réfléchit-il bon sang ???
C'est
pourtant simple, après T*g8 T*g8 F*g8 gagne une pièce, puisque si
le roi reprend en g8 il y a Te8 mat. Sauf que non ! Après cette
séquence les noirs joueraient... Tb2 !!!!!!!! Et sur n'importe
quel mouvement du fou blanc, les noirs ont une tour folle !
Heureusement la Lame trouve la faille et prend en d8 ! Les noirs
vont alors tenter une tour folle mais après T*c2 Re3, si T*c3 alors
Rf4 et sur Te2 T*e2 les noirs peuvent jouer f*e2, donnant aux blancs
le temps de mater par T*g8 !
Magnifique
final du Stahl !
Gammon
a rempilé pour un 2e match ce week-end et se retrouve de nouveau au
5 pour compléter la charnière alsacienne. Après avoir rapidement
égalisé, il se retrouve dans une position légèrement désagréable
due à un manque d'espace. Malgré tout, il parvient à infiltrer sa
dame dans le camp adverse et à grappiller quelques pions. Ne perdant
pas de vue que seule une manœuvre un peu fourbe le sauvera de ce
mauvais pas, il encercle subtilement la dame blanche.
QUAND
TOUT A COUP, ça y est, la dame est enfermée ! Les blancs
tentent alors un baroud d'honneur, et sacrifient leur poney pour
donner une case de sortie à leur dame. C'est alors que Gammon,
gentleman, remporte le prix du fair play, en laissant la vie au
canasson, préférant échanger les dames et rentrer dans une finale
légèrement supérieure plutôt que de digérer le bourrin. On
applaudit. On engueule aussi certes, mais on applaudit, forcément.
El
Solapado est revenu dans l'équipe pour la ronde 3. Il joue au 6 avec
les blancs, et son adversaire, généreux, lui offre un pion dans
l'ouverture. Quelle erreur... Une longue séance de torture
s'annonce, les noirs n'ayant absolument aucune compensation pour le
pion donné. Trop heureux de pouvoir torturer si vite son adversaire,
l'ibère en oublie néanmoins ses basiques et dans la position
ci-dessous, oublie de tuer le match par f*e5 ! Avec un avantage
décisif en fin de variante (qualité en moins mais pion terrible en
f6 soutenu par le Fb2.
Peu
importe, avec son pion de plus, il est heureux et regarde son
adversaire se débattre. Parfois le bonheur d'un homme tient à peu
de choses. Lui l'obtient en regardant les autres souffrir, et c'est
pour ça qu'on l'aime.
Vince,
au 7, joue de nouveau une philidor. Comme d'habitude il sortira de
l'ouverture avec un petit plus, mais cette fois le petit plus ne
suffira pas. Dans la position de la photo, les noirs ont l'avantage,
mais ne peuvent pas forcer la position. Passer de -0,15 à +0,20 en
60 coups n'aura malheureusement pas suffi, mais « l'amicale des
joueurs de philidor maltraités » remerciera par la suite
cap'tain Vince pour sa contribution à la réhabilitation de cette
ouverture oubliée et trop souvent méprisée par la société de
consommation. (ci-dessous le
cap'tain se prenant la tête dans les mains lorsqu'il se rend compte
que sur un jeu parfait son ouverture fétiche ne peut rapporter que
le demi-point)
Table
8, Marianne joue une adversaire bien plus redoutable que la veille.
Mais elle a son mojo. Le polo rose « girl edition » du
Canal lui donne un pouvoir tel que rien ne peut lui arriver.
Sa
position passera pourtant de compliquée à clairement gagnante, puis
clairement perdante, puis « gagnante si ça joue bien »,
enfin bref... On préfère parfois ne pas trop regarder car on sent
bien que le combat se passe ailleurs que sur l'échiquier mais bien
dans la tête des joueuses, qui sentiront grandir la pression tout au
long du match, alors qu'il deviendra au fur et à mesure évident que
le sort du match se décidera sur cet échiquier...
Pendant
ce temps, au premier, mon adversaire ne semble pas trop à son aise
et me propose rapidement nulle. J'ai les noirs, il est plus fort, et
je n'ai toujours pas marqué de points cette saison. Un demi-point
qui fait du bien, d'autant qu'au moment où j'accepte le sort du
match est très indécis. Manouk m'imitera quelques minutes plus
tard, et ça fait donc 2 nulles avec les noirs pour nous, pas trop
mal.
Alors
qu'El Solapado commence à tarder à concrétiser sa position
supérieure (il a choisi de sacrifier une pièce pour obtenir un
centre monstrueux avec les pions e et d passé liés), c'est Gammon
qui nous donne des sueurs froides. Il a transposé en finale de
tours, et oublie de pousser ses pions. Il a 7 pions contre 3 et
commence à défendre au lieu d'aller à dame le bougre !
Heureusement, il retrouve rapidement ses esprits et conclut en
beauté. Il était temps, puisqu'à côté El Solapado, qui a trop
tergiversé, finit par perdre !
Mike,
quant à lui, a fini par commettre l'imprécision de trop dans sa
finale. Son adversaire le crucifie par un mat en d1. Une défaite
étrange, avec l'impression que les blancs n'ont jamais vraiment été
moins bien, ce que confirmera l'ordinateur. Encore une fameuse
position égale mais pas nulle !
On fait
donc le bilan, et ça donne 3,5-3,5, et il ne reste plus que la
partie de Marianne !!! On essaie de ne pas lui mettre trop la
pression, mais on regarde d'un œil inquiet. Elle a une qualité
d'avance pour un pion, et une position qui doit normalement gagner.
En tout cas qui ne doit pas perdre ! C'est alors qu'on choisit
de se mettre en formation Canal, et que l'on entonne le chant de la
victoire dans le dos de Marianne histoire de mettre la pression à
son adversaire.
On
attend peut-être 30min, peut-être 1 heure... En tout cas ça semble
interminable. On imagine toutes sortes de plans qui gagnent, de
forteresses pour son adversaire, de gaffes incroyables... Mais
Marianne tient bon. Une technique quasi-parfaite pour convertir en
point entier cette finale avec avantage. Chapeau l'artiste, Marianne
nous offre la victoire !
Le
retour s'effectuera dans cette ambiance mi-béate mi-assommée, usés
de ce périple éprouvant mais heureux de ce dénouement
incroyable... Merci à tous pour ce qui restera un des plus beaux
moments de la saison.
Le
Collector.
4 commentaires :
C'est pas très sympa de rappeler mes attaches nantaises après ce week-end. Michaël pourrait mal le prendre.
Alban
Suis pas sûr pour la tour folle. Après Tb2, je propose Fxc4, et on trouvera bien un moyen de parer un échec avec le fou.
Les comptes rendus du collector sont géniaux ! Il arrive à nous faire apprécier des matchs par équipes qui seraient insipides sans ça !
J'ai particulièrement exulté à la lecture de "C'est alors qu'on choisit de se mettre en formation Canal", avec une photo géniale, qui DOIT figurer dans le Year Book du Canal !
Belles parties et beau compte-rendu!
- Pour la position du Collector, ça semble plié après 1...Dc6 avec l'idée 2.Cf5+ gxf5 3.De2 Txd7 et le pion f5 empêche Dg4+.
- Pour la position de Thibaud, bravo pour avoir vu la "menace" Tb2 et pour avoir joué Txd8! J'aurais sûrement joué (comme Yegonzo) 1.Txg8+ Txg8 2.Fxg8 Tb2 (c'est quoi cette arnaque?) 3.Fxc4 (contrôle e2 et f1) Txc2+ 4.Re3 Txc3+ 5.Rf4 et par exemple 5..Te3 6.fxe3, mais le coup de Thibaud est bien plus clean.
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