22/04/2013

Canal 1 côté viande


Voilà, c'est fini. L'équipe 1 du Canal a croûté son dernier pion, et termine en beauté cette première saison en N2.


            Ils nous avaient promis la guerre, ils ont connu l'enfer. Cap'tain Vince avait vu juste avec ses versets sataniques et autres passages de l'apocalypse psalmodiés au fil de multiples mails galvanisants adressés à sa fidèle armée. Les clichois avaient pourtant savamment fait monter la sauce à coup de provocations rageuses lors du passage de leurs capitaines (de N1 et N2) au club, et nous avons d'abord cru que ce match s'annoncerait comme le clou du spectacle, le feu d'artifice, la sous-promotion cavalier qui conclut le mat aidé en 9 coups. Prudents et prêts à en découdre avec l'équipe surprise (oui je me plais à penser, ainsi que toute l'équipe du Canal et la quasi-totalité des pousseurs de bois de l'Ile-de-France, qu'ils ont indûment usurpé notre place de prétendant légitime au renversement de l'hégémonie Limeillojéente (c'est dans le dico j'ai vérifié) – je ferme la parenthèse et je continue) de cette poule Nord-Ouest, nous alignions une de nos meilleures compos de la saison. Déjà qu'avec un Clichy 3 à bloc on serait partis trèèèès largement favoris, imaginez avec un Clichy 3 amputé d'une bonne moitié de ses meilleurs éléments. Nos valeureux malheureux adversaires du jour auront néanmoins eu le mérite de jouer leur chance à fond, mais quand ça veut pas...

Alors comme c'est la dernière de la saison, il nous faut bien sûr dresser le bilan de chacun. Je vous propose donc un petit résumé des interviews d'après match, dans le paddock d'Indy...


Table 1 : Mike 1 - 0 Keller
Dans une française, Mike se fait surprendre par l'ordre de coups adverse et se retrouve contraint de pêcher en eaux troubles aux alentours du 10e coup. Il sacrifie un pion et bloque le fort centre noir avec ses puissants poneys de trait. D'ailleurs visuellement, on dirait que c'est lui qui a le pion de plus, et l'attaque blanche semble surpuissante. Le décollage du pion f scellera rapidement le sort des noirs. f4-f5-f6-f7-(petite pause publicitaire)-Dg6-Dg8 mat. Vous allez rire, mais à un moment j'ai cru que Mike était mal dans l'ouverture. Oui je comprends rarement ce qui se passe dans ses parties, mais souvent il gagne alors on lui pardonne ses errements conceptuels.
Radio Canal : Mike, bravo pour cette saison. C'était mal parti et le cap'tain a failli te mettre à la porte après 3 rondes, mais on se félicite de t'avoir conservé dans l'effectif.
Mike : Oui j'ai bien vu cette hostilité parisienne envers le seul marseillais de l'équipe, mais quand j'ai vu tous ces clubs franciliens qu'on devait rencontrer, ça m'a rappelé ma haine viscérale pour le PSeuG et j'ai décidé de tout défoncer sans penser aux conséquences. Pour l'honneur. Pour l'OM. Tacles les pieds décollés, attaques de sauvage. Di Meco style.
RC : Quelle fougue ! Mais malgré cela tu restes un élément insaisissable au sein de cette équipe. Alors pour que les auditeurs te connaissent mieux, je te propose une petite interview.
RC : 3 mots pour te définir ?
Mike : Tchigo, Anigo, Puro
Joueur préféré ?
Mike : Tchigorine bien sûr. Et Morozevitch. Quand il joue la tchigo.
RC : Ta devise échiquéenne ?
Mike : Le jeu avant tout. Et jouer la Tchigo. Je travaille la Tchigo sur e4 mais ça marche moins bien, parfois ça me rend dingue alors je regarde la finale de 93 en boucle. Ça m'apaise.

Table 2 : Marcus ½ – ½ Mat la menace
J'avais bien fait de ne pas préparer grand-chose pour ce match. Je m'attendais à  tout sauf à jouer le cap'taine adverse. Après avoir tourné autour du pot pendant quelques coups, on transpose dans une variante pépère de l'est-indienne. Avec e3, mon adversaire indique clairement la couleur. On va s'ennuyer ferme. On échange quelques pièces, et le premier instant clé arrive. Dans une position qui aurait endormi Mike depuis longtemps, les noirs poussent h6 et proposent d'entrer dans les complications après C*f7. La bête cautionne ce coup pour les blancs, mais Mat la menace recule. Victoire psychologique. J'ai l'impression de lentement prendre le contrôle de la position mais le contrôle de temps approche. Je prends soin de me mettre minable à la pendule au moment où les blancs trouvent un contre-jeu puissant avec leur gros pion passé. On transpose en finale de cavaliers gagnante pour moi. Enfin je crois. En fait non. Je tente quelques péripéties, mais finis par partager le point. Je fais confiance à mon adversaire pour savoir annuler avec Roi contre Roi et Cavalier. J'aurais ptet du la jouer…
RC : Marcus, tu avais pour habitude d'avoir chaque saison au Canal un pourcentage de réussite à faire palir un dictateur africain lors des élections présidentielles. Quel effet ça fait d'avoir tout juste la moyenne ?
Marcus : C'est de la faute de mes adversaires. Soit ils intervertissaient leurs compos d'équipe et faisaient foirer ma prépa, soit ils rentraient dans ma prépa et gagnaient quand même.
RC : Qu'est-ce qui a pêché le plus dans ton jeu ?
Marcus : Probablement ma gestion du temps. Je répartis mal mes 5 min de réflexions entre le 12e et le 40e coup. Peut-être que je devrais me conserver au minimum 1 minute pour les 10 derniers coups. Pourtant à l'entraînement au Canal je travaille ma rapidité de lever de coude très régulièrement.
RC : Ta devise échiquéenne ?
Marcus : Autant mourir le ventre plein.
RC : Ton geste sportif de la saison ?
Marcus : J'hésite. J'ai gagné une partie au temps contre un papy au marathon de Saverne dans une position raide morte parce que mon adversaire avait oublié d'appuyer sur la pendule et que je mimais une intense réflexion. D'un autre côté, j'ai réclamé le gain d'une partie contre un MI au rapide de Lutèce avec seulement un fou contre un fou (de couleur opposée) et 2 pions, parce qu'il est tombé et qu'il me restait 2 secondes et une position de mat aidé possible. Choix cornélien.

Table 3 : Manouk 1 - 0 Juliette
Juliette, on te prie de nous excuser. On lui a dit d'arrêter mais il n'en fait qu'à sa tête. Mais qu'est-ce qu'on peut dire, après tout il gagne tout le temps avec ce truc. Ça défie les lois de la physique. La spéciale a encore frappé. Enfin plutôt légèrement poussé... L'espace de quelques coups, on a bien cru que Manouk allait envoyer la purée. Les pièces rivées sur le roque noir, il était difficile de se retenir de lâcher du matos. Il l'a pourtant fait, ne devant par la suite son salut à l'aile dame qu'à un piège machiavélique lui faisant gagner une pièce en fin de variante. Malgré cela il lui faudra batailler ferme en finale avec 2C + 3 pions contre F + 4 pions. Peu importe, l'exilé fiscal de l'équipe l'emporte après 5 heures de lutte.
RC : Manouk, satisfait de ta saison ?
Manouk : A part ma caisse réglementaire face à Limeil (il est scientifiquement prouvé qu'on doit se prendre une fessée par saison en jouant la moderne), j'ai plutôt bien perfé et je prends beaucoup de plaisir à maintenir numéro 4 à son rang sans pour autant le semer au classement.
RC : Quand même, 137 coups par partie en moyenne pour 7h15 de jeu, tu gardes ta motivation d'antan ? Sans compter le courroux de tes partenaires forcés de s'infliger ce spectacle à chaque ronde.
Manouk : Mais je vis pour ça l'ami. De la même manière que je ne suis le cinéma que pour démonter les opinions préconçues de mes interlocuteurs, je prends mon pied en prolongeant la souffrance d'autrui. Ça a commencé tout petit, je plumais régulièrement les canaris de ma grand-mère, et puis ça a pris de l'ampleur avec les pièges à loup sur le terrain de foot municipal, les laxatifs dans les pichets à la cantine... Aujourd'hui je me suis assagi, mais j'aime à l'occasion infliger une bonne torture morale à mes adversaires.
RC : C'est tout à fait singulier comme passion en effet. Et ta devise échiquéenne ?
Manouk : Plus c'est long plus c'est bon


Table 4 : Mehdi 0 - 1 Leeee Stahl
Aaaaah, la lame alsacienne. Voilà un recrutement bien senti. Comment résumer cette saison sans évoquer le vent de fraîcheur apporté par Pilou et Le Stahl ? Voilà un amateur de beau jeu, d'attaque, empreint d'optimisme et d'une dose d'inconscience face au danger. Un mini-Mike, la sagesse en moins et l'accent en plus. Et dimanche, le dragon était de sortie. Ça débite, ça débite, à savoir qui aura la plus longue (variante). Alors que les noirs s'apprêtent à digérer tous les pions blancs sacrifiés, l'adversaire du Stahl trouve les ultimes sacrifices permettant de percer la cuirasse noire. Las, ils manqueront le coche et laisseront filer le demi-point et le point. Incroyable, mais quand on lui fait observer que son dragon a pris l'eau, le Stahl ne manque pas de rappeler que la chance fait aussi partie du jeu. Imparable.
RC : Clément, tu es conscient que ta saison a été du grand n'importe quoi ?
Le Stahl (avec l'accent) : Wooooo j'sais pas là... Je gère, je gère. Bon j'avoue que contre Orléans j'ai un peu craqué mon slip en donnant une tour avant de me faire mater en 16 coups, mais souviens-toi de ma victoire sublime face à Créteil ! C'est çaaaa les échecs mec !
RC : OK, j'avoue que tu nous as parfois éblouis. Allez, lâche nous ta devise !
Le Stahl : Ohpopop, pas trop vite là, un p'tit Picon et après on voit !
RC : OK on va garder ça. Des objectifs pour la saison prochaine ?
Le Stahl : L'an prochain j'balance tout mec ! Cette année j'ai été sage, nouvelle équipe, nouvelle division... Maintenant que j'ai pris mes marques ça va envoyer du bois !


Table 5 : Max 1 - 0 Thomas Chokbengboun (pas pu résister, j’adore ce nom)
Ouf. Enfin ça se termine. Le lion de la Beauce en aura vu de toutes les couleurs cette année. Finies les rossolimo, les finales intenables perdues au bout du suspens, le lion respire ce soir. La dernière aura été la bonne, Max nous ramène un bon point. Original dans sa réalisation, mais comment aurait-il pu en être autrement de la part du seul véritable joueur romantique de l’équipe. Il n’est jamais aussi à l’aise que dans ses schémas improbables, oscillant entre l’équilibre instable et le franchement bancal (je vous laisse saisir la nuance). Aujourd’hui, il a courageusement grignoté les pions et l’espace à l’aile dame tout en contenant l’offensive noire sur son roque. Transposition en finale et gain technique, comme s’il voulait nous dire que lui aussi sait jouer aux échecs normalement quand il faut. On l’aurait presque oublié.
RC : Max, comment explique-tu tes résultats de cette année ?
Max : Ooof, je crois que j’ai pêché par manque de créativité. J’ai trop voulu suivre la théorie mais ce n’est définitivement pas pour moi. L’an prochain c’est promis, mes parties ne ressembleront absolument plus à rien.
RC : Considères-tu que jouer 1.a3 relève de la théorie ? Et qu’il suffit de répondre c5 à e4 pour que la partie ressemble automatiquement à une sicilienne même en jouant n’importe quoi derrière ?
Max : Mais tu exagères, j’ai même joué 1.c4 une fois. Mon adversaire a été tellement surpris que j’ai pris 1h30 d’avance à la pendule d’emblée.
RC : Ta plus belle partie de la saison ?
Max : Aaah sûrement celle contre Rouen. J’ai saccagé l’ouverture avec brio, dans la plus pure tradition corse. J’ai abandonné le centre, la paire de fous, un ou deux pions, et je me suis réfugié dans le maquis. Ensuite j’ai rassemblé les forces indépendantistes aux 4 coins de ma position éparpillée, et la résistance s’est organisée en mode guerilla. Un pion, 2 pions… Jusqu’à l’embuscade finale. Et hop, un poney corse dans la besace. Certes je partais de tellement loin, je n’ai pas réussi à convertir. Mais une bonne nulle contre un très fort adversaire.
RC : Et enfin ta devise échiquéenne ?
Max : A quoi ça sert de faire simple quand on peut faire compliqué.


Table 6 : Pilou 1 - 0 Gabriel
2e recrue de choix au Canal, le golden boy forme la paire alsacienne avec le Stahl. Toujours droit dans ses bottes, Hubert Bonisseur de Brolly fleure bon le gentleman français des années 60. Jouant avec panache et avide de bons mots, il nous régale de ses citations et de ses attaques sans concessions. Dimanche n’a pas échappé à la règle. Bien que partant favori de son match, il choisit une variante aigue, fidèle à son style. Dans un Benko un peu back-door, il parvient à regrouper ses pièces harmonieusement et à pilonner le fantassin e4 avec sa dame en a8 et son fou en b7. Habile. La technique fera le reste. Un gain propre, net et sans bavure qui aurait plu au Général de Gaulle.
RC : Pilou, comment décrirais-tu ta saison et ton joli score en N2 et en coupe de France ?
Pilou : Je n’ai fait que mon devoir. J’aime à penser que l’amour de la nation guide mes pas en chaque instant, mais je dois admettre qu’il est aisé d’être performant quand les bons coups vous semblent naturels.
RC : Tout de même, cet instinct de tueur… Cette capacité à harceler sans relâche un adversaire qui ne demande que la clémence dès les premiers assauts, et à porter le coup de grâce avec tant de fougue ? Que réponds-tu à tes détracteurs, qui revendiquent de faire l’amour, pas la guerre ?
Pilou : Non mais l’un n’empêche pas l’autre, j’ai toujours fait les deux et jusqu’à présent je n’ai jamais eu aucune plainte !
RC : Pour finir, ta devise échiquéenne ?
Pilou : J’aime me battre

Table 7 : Saik 0 – 1 Alexandre le Grand
En voilà un qui a bien mérité son surnom. Drago, Alexandre le Grand, Terminator… Appelez-le comme bon vous semble. Alexandre, c’est la précision au service de l’efficacité. Pas un mouvement de travers, pas une perte de temps. Il prend son adversaire à la gorge à la première occasion et ne finit de se développer que si par malheur il n’a pas déjà maté son adversaire au milieu de l’échiquier. Adepte des ouvertures du début du siècle, Alexandre aura marqué un grand nombre de points sans dépasser le 30e coup, parfois même sans dépasser le 20e. Cette dernière ronde de N2 n’a pas fait exception. Il faut dire que quand on ne maîtrise pas le gambit Evans, il vaut mieux ne pas être apparié contre lui. A peine 15 coups et déjà une pièce de plus. Le temps de se regrouper et la transformation en un point entier était pliée. Si on se maintient tranquillement cette année, on lui doit beaucoup. Merci m’sieur !
RC : Alexandre, dans quelle conditions as-tu appris le jeu, et qu’est-ce qui t’as donné ce style inimitable ?
Alexandre : Vous saveeez, en ULSS, conditions tlès dules, beaucoup tlavail, cultule léussite…
RC : Alexandre, n’en rajoute pas. Je te rappelle que le mur de Berlin était déjà tombé quand tu es né.
Alexandre : Ouais c’est vrai. Bon en fait c’est surtout en mettant de grosses mines en blitz à Giri que j’ai progressé. Je sentais qu’il en avait sous la pédale mais j’ai tenu à lui apprendre le respect et ça m’a forcé à avoir une préparation très aigue dans les ouvertures.
RC : Mais dis-nous, il y a forcément un truc. Comment te prépares-tu, d’où te vient cette inspiration ?
Alexandre : Allez j’avoue. Oui il y a un truc. En fait, à chaque début de partie, je tire un dé. Et je sacrifie autant de matériel que de points sur le dé. Cette année je n’ai jamais fait plus que 3, donc un cavalier ou un fou ça passe presque inaperçu. L’an prochain j’espère faire plus de 5, de 6… Là on atteint vraiment le point de non-retour. La limite entre la partie de 1200 et l’immortelle qui marquera l’esprit du club à jamais.
RC : Et ta devise échiquéenne ?
Alexandre : L’adversaire ne peut prendre qu’une pièce à la fois, alors autant tout mettre en l’air.


Table 8 : Tregoubov (Maxime, hein) ½ - ½ Marianne
Elle a d’abord cru à un poisson d’avril, mais non. Passée la surprise du nom de son adversaire, Marianne partait confiante. 500 points élos d’écart, généralement, ça ne pardonne pas. Elle joue d’ailleurs une Gruenfeld, pas réputée pour être une ouverture tranquille, ce qui devrait lui donner l’avantage dans les complications. Et puis non. Les blancs jouent une ligne tranquille, les noirs ne maintiennent pas la tension au centre, et voilà que tout s’aplanit totalement. La finale de fous de couleur opposée n’arrange rien, et Marianne aura beau tenter (un peu) de déséquilibrer le jeu tout en gardant les quelques pièces restantes, rien n’y fera. Une nulle qui la déçoit un peu, mais qui ne doit pas faire oublier sa très belle saison. Beaucoup de nulles, mais la plupart du temps contre des adversaires plus fort(e)s. Une préparation remarquable dans les ouvertures, parfois contre-balancée par un manque de prise de risque dans les moments critiques. Tout est là pour une belle progression dans les quelques années à venir !
RC : Marianne, première saison pour toi en N2, comment l’as-tu vécue ? Combien de points ?
Marianne : Ca s’est très bien passé, la concurrence était plus rude que l’an dernier forcément, mais j’ai bien tenu. Pour mon nombre de points, il y a une règle très simple. Tu prends le nombre de parties jouées et tu divises par deux.
RC : Et jouer avec tous ces mecs, ça n’est pas lassant à la fin ?
Marianne : Tu sais parfois, quand je vois les parties de certains de mes partenaires, je me dis que la gonzesse n’est pas forcément celle qu’on croit… Je ne donnerai pas de noms, mais le nombre de points qu’on a perdu sur la philidor cette saison c’est indécent.
RC : Cela te dérange-t-il de jouer au dernier échiquier ?
Marianne : Non pas vraiment. Mais vu que j’arrive à annuler contre n’importe qui, je pense que le capitaine pourrait me mettre en bloqueur au 2 ou au 3. Je pense que j’y arriverais au moins aussi bien que le Collector puisque lui aussi fait 50% cette année.

Enfin, il ne saurait y avoir d’analyse de la saison écoulée sans une petite interview d’Alban et de PalpaVince, pierres angulaires (et bien lisses pour certains) de cette équipe de choc.

Alban fut notre stoppeur cette année. Il a sauvé quelques poubelles, et marqué des points précieux dans les matchs clés. Bref, il a répondu présent quand on avait besoin de lui, et a su se faire accepter malgré ses différences (il fait partie des 7 membres encore en activité du club de supporters du FC Nantes) et ses handicaps (il aime se faire maltraiter sur sa philidor et joue n’importe quoi sur la hollandaise). A noter qu’il a aussi arbitré le dernier match de la saison, bien qu’il n’ait même pas eu à tricher pour nous faire gagner, chose qu’il aurait bien entendu fait sans aucun scrupule puisque, je vous le rappelle, on jouait contre Clichy.
RC : Alban, belle saison pour toi. Quel est ton meilleur souvenir ?
Alban : Je crois que j’en ai deux. Deux sacrifices de dame. Un premier non prémédité et qui aurait pu me coûter cher face à Issy. Je crois que c’est à partir de ce moment-là que mes partenaires ont commencé à hésiter à me comparer à un dingue ou à un génie. Puis, ensuite, j’ai digéré sans coup férir la dame de mon adverse brévannois. 1,5/2 contre une moyenne autour de 2150, ce qui donne une perf que j’estime modestement encore un peu en-dessous de mon niveau réel.
RC : Tant d’humilité t’honore mon cher Alban. Et tant que j’y pense, comment va Bilbo ?
Alban : Bilbo va bien. Il se remet peu à peu de la vision d’horreur quand il a vu Côté Viande sur le blog du Canal. L’an prochain il propose de venir galoper dans la salle de jeu afin de galvaniser les troupes. Va falloir penser à apporter du foin. On demandera aux bouseux de province de nous en apporter.
RC : La classe. Comme pour chacun, je peux te demander ta devise échiquéenne ?
Alban : D’abord je sers les fesses, après je presse les couilles de mon adversaire. Imparable.


On ne pouvait clôturer cette série d’interview sans lui. PalpaVince, auto-proclamé leader suprême de l’équipe 1, nous livre ici ses impressions sur la saison 2012-2013.
Tantôt Capitaine, tantôt Capitaine-joueur, tantôt chauffeur de caisse, tantôt chauffeur de salle… Cette année Cap’tain Vince était au four et au moulin. L’an dernier il avait été une des fourmis ouvrières ayant permis la montée sans contestation de l’équipe en N2, cette année il aura su s’effacer pour laisser la place à la jeune garde de l’équipe, un peu par humanité, un peu par lassitude. Sage décision, puisqu’après un départ catastrophique, l’équipe est lentement remontée dans le classement, terminant à une honnête 5e place.
RC : Bonjour Empereur Vincius D6cius, ou peut-être préfères-tu leader suprême ?
Vince : Tant que je représente une haute figure du despotisme sanguinaire mais éclairé, je tolère la comparaison.
RC : Monsieur est trop bon. Comment analyses-tu la saison ?
Vince : Je m’attribue environ 80% du succès de l’équipe. Je n’oublie certes pas les joueurs, (petit rappel, environ 10 joueurs sur la saison, soit 2% pour chacun), mais je tiens à rappeler mon rôle prépondérant dans ce maintien au sein de l’élite. Mes compositions d’équipe brillantes (face à Limeil ou à Rouen), mon humour et mon aura ont permis à chacun de se transcender. L’histoire ne retenant que la version des vainqueurs, j’ai déjà entrepris d’effacer les appariements des premières rondes, qui comptent autant de défaite d’équipe que de ma part.
RC : Une belle preuve d’honnêteté du capitaine. Et comment juges-tu la performance de chacun ?
Cap’tain Vince America : Globalement, j’ai trouvé qu’ils ont joué comme des patates. Hormis quelques fulgurances qui ont pu exercer un léger ombrage sur la suprématie de mon niveau de jeu personnel, il faut admettre que j’ai dû prendre 10 ans durant cette année de capitanat. Entre ceux qui ne comprennent pas qu’il faut développer les pièces dans l’ouverture et ceux qui gèrent leur temps en partie longue comme les Qataris gèrent leur argent sur les Champs Elysées, pas un ne mérite ma considération. Ceci étant, il faut bien se rendre à l’évidence, ils se sont maintenus. Par une mystérieuse alchimie, ce magma échiquéen informe a accouché d’une équipe exceptionnelle qui m’a fait vivre ma plus belle saison. Mieux que mon accession au trône, plus fort que mes 99% de réussite au premier échiquier en N4 dans mon club formateur, mon équipe de bras cassés, on a quand même passé des moments extraordinaires cette saison.
RC : En gros vous grognez mais vous êtes content ?
Cap’tain Vince : Non. Un bon despote n’est jamais satisfait. Donc je continuerai de les insulter et de réécrire ma version de l’histoire. Et cette conversation n’a jamais eu lieu.


Un dernier merci à nos camarades qui nous ont prêté main forte tout au long de la saison :
Nahid aka Roger Rabbit, Jack Sparrow, Cuir et Martinet (alias le mec qui pollue une photo sur 2 dans le CR), Bruno d’Agen.

2 commentaires :

Unknown a dit…

C'est faux je ne suis que sur 4 photos sur 11, mais c'est un pourcentage fort honnête, à la hauteur de mon indispensable (et fort chiante je n'en disconviens pas) présence.

Il manque la devise de Vincent qui est si je ne m'abuse: j'ai dépensé une bonne partie de mon argent dans l'alcool, la bière, le vin, le picon, la bonne bouffe et le fromage. Le reste je l'ai foutu en l'air.

Unknown a dit…

4 photos sur 11, ce qui fait moins de 50%, plutôt dans les 36% ce qui correspond au quota de mon indispensable et, je n'en disconviens pas, assez chiante présence. Il faut un mec qui à la fois ne boive pas et ne sache pas conduire.
Sinon Vincent me souffle que sa devise est: I spent a lot of money on booze, birds and fast cars (quoique...), the rest I just squandered.